Pour l'égalité effective entre les femmes et les hommes
Malgré les progrès de ces dernières décennies, le 8 mars est l’occasion de rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas une réalité en France. Cela reste un objectif à atteindre pour notre société. Passant de 16 à 20%, la part de femmes élues maires a augmenté mais reste bien trop faible pour s’en réjouir.
Si les pontoisien.nes ont fait le choix d’élire une maire, les villes moyennes entre 10 000 et 50 000 habitants restent en marge de ce progrès : 83% des maires et 56 % des premiers adjoint.e.s y sont des hommes. En conséquence pour les agglomérations, le constat est pire avec: 92% de présidents et 74% de vices-présidents hommes. Pour l’agglomération de Cergy-Pontoise présidée par un homme il n’y a que 3 femmes sur 14 vice-président.e.s !
Les confinements et semi-confinements ont mis davantage en lumière la persistance des inégalités entre femmes et hommes. Trop de femmes exercent une profession dite « essentielle » mais très mal rémunérée. Trop de de femmes ont vu leur charge mentale accrue en cumulant garde d’enfants, école à la maison ou courses avant le couvre-feu en supplément de leurs activités professionnelles. Et combien de femmes ont-elles été victimes de violences accrues à leur domicile pontoisien, faute de pouvoir sortir ?
A ce jour, on ne sait quelles nouvelles surprises la crise sanitaire et sociale nous réserve. Mais si les restrictions pèsent sur tous, elles ne doivent pas rester encore plus lourdes pour certaines.
Pour cela, la commune, premier service public de proximité, peut jouer un grand rôle de prévention, d’éducation, d’alerte et de soutien, en particulier en :
- Développant les capacités d’accueil de la petite enfance pour permettre aux deux parents de travailler : Pontoise ne compte que 365 places en crèche ou micro-crèche et 480 places d’assistante maternelle pour 1600 enfants de moins de 3 ans ;
- Organisant une éducation plus égalitaire dans les espaces et activités périscolaires : cour, cantine, garderie et études ;
- Créant un plan de continuation d'activité et d'accueil et de soutien au télé-enseignement en cas de passage aux jours de classe alternés, afin de soutenir les parents, surtout les familles mono-parentales dans leur mission éducative ;
- Menant des actions de prévention des violences et l’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles de tout âge ;
- Accompagnant la qualification et l’insertion professionnelle des femmes ;
- Aménageant l’espace public pour que les femmes se l’approprient, s’y sentent légitimes : identifier les lieux trop majoritairement occupés par des hommes, et mettre en oeuvre des solutions de reconquète de la mixité ;
- Développant une communication à la hauteur des enjeux, par la promotion des journées nationales des droits des femmes et de lutte contre les violences faites aux femmes.
Un état des lieux en matière d’égalité femmes-hommes à Pontoise, plus fouillé que le rituel rapport annuel, doit être établi en concertation avec les acteurs locaux et les habitants. Un comité de pilotage municipal associant élu.e.s et acteurs locaux est indispensable pour organiser et coordonner un plan d’actions de lutte contre les violences faites aux femmes et de promotion d’égalité des droits.
Nous devons avancer sur le sujet, l’équilibre de chacune et chacun au sein de notre Ville en dépend.
S. Nguyen-Dérosier, M. Drevelle, B. Ariès et G. Bommenel pour le groupe « Pontoise Ecologique et Solidaire ».