Ville et Covid : préparer la résilience
La sortie de crise sanitaire se dessine avec le démarrage des campagnes de vaccination. La pandémie nous a forcés à vivre autrement : Pratiques d’hygiène scrupuleuses, pratiques sociales moins tactiles, limitation des groupes et augmentation de l’aération des espaces clos : ces nouvelles pratiques, qui ne concernent pas que la sphère privée, resteront sans doute pour beaucoup dans nos habitudes.
Elles nécessitent donc une nouvelle organisation des lieux publics, des services et des commerces, des établissements d’éducation, des activités collectives sportives et artistiques, qui enrichissent la santé et la vie quotidienne des Pontoisiens de tous âges.
Si un confinement a lieu cette année, nous ne pourrons supporter qu’il soit aussi délétère que celui de l’an passé qui a privé nos enfants d’éducation et d’exercice, et refusé aux personnes âgées ou isolées leurs activités physiques et culturelles socialisantes.
Pour aider les habitants à vivre le confinement et ses conséquences désastreuses (violences intra-familiales, désocialisation, décrochage scolaire), le soutien d’une ville ne passe pas par le renforcement des interdictions mais par la volonté de les aménager du mieux possible.
En effet, si les mobilisations associatives, individuelles ou informelles ont fait des merveilles, une Ville a le devoir de les mettre en synergie. Ainsi, devrait-elle mettre davantage à leur disposition les locaux municipaux, et apporter aux lycéens et aux collégiens les compétences numériques manquantes pour utiliser les portables distribués. Tout en appliquant les règles sanitaires, elle devrait affecter la réserve citoyenne à du rattrapage scolaire en mini-groupes, ou à l’accompagnement des seniors pour qu’ils gardent l’habitude des sorties, si bénéfiques à la santé et au moral…
2020 a prouvé la capacité d’adaptation des acteurs locaux de la vie commerciale, sportive et culturelle : toutes et tous ont su mettre en pratique avec efficacité les protocoles exigés. En cas de confinement, la Ville devra être capable de négocier auprès des autorités le maintien de leurs activités.
Le choc économique et social majeur de la Covid19 a fait de nombreux dégâts, qui continueront pour certains en 2021. Le taux de précarité du département a augmenté de 12 %. Tout en répondant aux besoins des habitants, il faudra limiter les dommages et réparer ce qui peut l’être.
Pour lutter contre les inégalités, le maintien et l’accès aux droits sont des sujets prioritaires. Le CCAS doit être renforcé, afin d’offrir un accompagnement pour tous en la matière.
Trop de commerces et d’entreprises, TPE et PME, fermeront alors qu’ils portent la dynamique économique locale et le lien social. Il faut les soutenir davantage. A Pontoise, ont-ils bénéficié du fond résilience annoncé par la Région pour aider certains secteurs, notamment la restauration ?
Posons la question: quelle stratégie de relance pour notre ville ? Sur quel bilan ? Pour y répondre nous proposons la création d’un comité de suivi local Covid-19, avec des représentants de tous les acteurs de la Ville et des élus majoritaires et minoritaires. Tirant les leçons des conséquences sociales, économiques et sanitaires de la crise, il construira collectivement des propositions concrètes.
L’équipe municipale pourrait alors développer une stratégie étayée et anticiper la gestion de futures crises.
S. Nguyen-Dérosier, M. Drevelle, B. Ariès et G. Bommenel pour le groupe « Pontoise Ecologique et Solidaire »