Intérêt et désintérêt de la majorité

Ce qui semble surtout intéresser la municipalité dans les Délégations de Service Public des crèches, c'est la baisse de la subvention d'exploitation versée aux délégataires. Elle se félicite d'avoir économisé 268 000 €, soit 48 % du montant prévu au contrat de la crèche des Larris, estimant que « Babilou a su faire des efforts de gestion ». Mais sans se demander d'où viennentces économies et si elles peuvent avoir un impact sur la qualité de la garde de nos enfants. On se demande même si elle a lu le bilan. Car on y voit un turn-over élevé du personnel (40 %), possible
signe de malaise interne. Et on n’y voit pas de détails sur l’évaluation de la qualité du service. En réponse à nos questions sur ces points, l'adjointe concernée s’est contenté d’évoquer vaguement des réunions de suivi et les inspections de la CAF sans autres précisions. Profitant de ce désintérêt pour l'aspect qualitatif, les délégataires baissent peu à peu leurs exigences. Exemple : en 2024, de bilan de la crèche Bossut a supprimé le compte rendu détaillé des commentaires des parents, sans que la municipalité ne s'en aperçoive.

Dans le bilan 2024 de la politique de la ville, la logique d’économie prime encore. La majorité a réduit de 20 000 € sa subvention au Programme de Réussite Éducative, soit près de 10 %, montrant son intérêt relatif pour le soutien scolaire des jeunes qui en ont besoin. Là encore, aucun indicateur sérieux ne vient mesurer l'efficacité de l'action municipale. Rien sur les 40 % de jeunes de plus de 16 ans non scolarisés et sans diplôme, ni sur les 30 % d’élèves de 3ᵉ en grande difficulté — des données pourtant bien plus utiles que le nombre de bénéficiaires des actions.

Dernier exemple du traitement particulier de la question sociale: la répartition du Fonds de Soutien aux Initiatives Locales. La ville n'en attribue que la moitié à trois des cinq associations candidates, gardant l'autre moitié pour son propre budget arguant que le prêt de salles et de matériel est monnayable. Certes, il l’est. Mais il ne peut y avoir d’intérêt supérieur que l’avenir de tous les jeunes pontoisiens.

Voilà donc l’intérêt premier de notre municipalité, dans la droite ligne du contexte national : dépenser moins quelles qu’en soient les conséquences sociales pour nos concitoyens.

Groupe Pontoise Ensemble
Florence Chambon – Gérard Bommenel