Voter CONTRE pour affirmer ses valeurs.
Au moment où nous écrivons cette tribune, le résultat électoral tragique du dimanche 10 avril a amené le Rassemblement National à participer au deuxième tour de l’élection présidentielle. Pour la troisième fois, et avec un score historique et sans précédent. Comment certains ont-ils pu croire que le mouvement des gilets jaunes était passé, et que la colère et la contestation populaire n’existaient plus? Par leur vote au premier tour de l’élection présidentielle, les français ont rappelé brutalement leur réalité sociale au quotidien.
Mais ce premier tour a ouvert la possibilité de donner le pouvoir à l’extrême droite, dont le gouvernement apportera une rupture dangereuse si Marine Le Pen était élue. Comparable à l’élection de Donald Trump aux États-Unis, à Viktor Orban en Hongrie, au Brexit au Royaume-Uni, l’extrême droite au pouvoir est un risque majeur pour la démocratie et pour nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité : L’Histoire a démontré qu’elle prend le pouvoir par les urnes mais ne le rend pas toujours.
Mme Le Pen est parvenue à faire oublier les origines de son parti et ses valeurs destructrices pour le vivre ensemble : racisme, xénophobie à travers une préférence nationale sans mesure ni discernement, colonne vertébrale de son programme qui n’a jamais changé depuis des décennies. Par le souhait exprimé de domination sans partage d’une origine, d’une nation, d’une culture, d’un peuple, d’une condition, d’une apparence ou d’une croyance sur toutes les autres, Marine Le Pen est la pire ennemie de l’égalité, des droits et des libertés.
L’extrême droite au pouvoir à l’Elysée ou à l’Assemblée nationale, c’est une France divisée à l’intérieur, isolée à l’extérieur, affaiblie et en danger.
Face à cela, nous souhaitons opposer avec force les valeurs de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale, celle des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Car il s’agit de notre bien commun, l’égalité sans distinction d’origine, de condition, de naissance, de croyance, d’apparence, de sexe ou de genre. Il s’agit de notre bien commun, cet espace public, régi par des lois élaborées ensemble et qui s’appliquent à toutes et à tous. Il s’agit de notre bien commun, ces institutions perfectibles certes, mais qui ont pour rôle de maintenir la démocratie. Il s’agit de notre
bien commun, cet attachement à la protection des plus vulnérables et des plus humbles.
Le vote pour Emmanuel Macron n’est pas le vote d’une population, mais il est devenu le vote d’une catégorie de français qui souhaitent conserver des intérêts et un ordre établi délétère pour le climat et les plus vulnérables. Après la trahison de la Convention citoyenne pour le climat et cinq ans d’une politique sociale et économique responsable de l'augmentation des inégalités sociales, il faudra faire face. Dans cet objectif, un travail d’union de toute la gauche est indispensable. On ne doit pas se résigner à donner les pleins pouvoirs, ni à Mme Le Pen ni à M. Macron.
A l’heure où vous lirez cette tribune le second tour de l’élection présidentielle sera passé, et il sera trop tard pour appeler à voter. Mais nous tenons à vous informer que pour toutes ces raisons, nous aurons effectué un vote animé par nos valeurs, celles de la République, et appelé à voter CONTRE Marine Le Pen.
S. Nguyen-Dérosier, M. Drevelle, F. Chambon et G. Bommenel pour le groupe « Pontoise Ecologique et Solidaire ».