L’envers du décor.
Nous avons la chance de vivre ou de travailler dans une ville magnifique. Pontoise est riche de son patrimoine, de son histoire, de ses beaux quartiers et peut s’en enorgueillir sans rougir. Ces atouts sont largement utilisés pour attirer les touristes et de futurs habitants.
Le décor est beau, agréable à regarder et à vivre pour qui se promène ou vit dans les quartiers mis en avant à travers la communication de l’équipe municipale.
Mais à un décor, il existe toujours son envers. Pour Pontoise, ce sont les quartiers dont on parle peu dans les communications destinées à l’extérieur, parmi lesquels les deux quartiers politique de la ville: Marcouville et Les louvrais.
Au conseil municipal du 19 mai 2022, l’équipe municipale a présenté son nouveau contrat politique de la ville pour ces deux quartiers. Contrat dont les 3 piliers, cohésion sociale, cadre de vie et renouvellement urbain, développement économique et emploi comportent une dizaine d’objectifs dont l’accès aux soins, la prévention santé, la lutte contre la concentration de pauvreté, contre les fractures sociales, contre toutes formes de discrimination.
Comme pour les précédents contrats, on nous propose un patchwork d’actions essentiellement portées par les associations que nous pouvons remercier pour la qualité de leur travail. Une fois de plus l’équipe municipale est dans l’incapacité de structurer un plan d’action basé sur un bilan comportant des indicateurs de suivi et pas seulement un inventaire des actions passées.
Il serait pourtant intéressant de savoir si les actions ont permis de réduire le taux de pauvreté de ces deux quartiers qui est de 37,8 % des ménages pour Marcouville et de 30,5% pour les Louvrais. Le nouveau contrat peinera à le réduire car il ne comporte que 4 actions centrées sur l’apprentissage du français. Nécessaire mais insuffisant.
Il serait intéressant de savoir si le taux de retard scolaire à la sortie de 3ème pour près de 30% des enfants de ces deux quartiers se réduit. Nous doutons que les quelques places de Contrat local d’accompagnement à la scolarité soient à la hauteur de l’objectif.
Ou encore, de savoir si le taux de 26,5% de jeunes de 16-25 ans non scolarisés et sans emploi décroit grâce aux actions du précédent contrat ? La ville ne semble pas encore prête à investir sur la jeunesse. Son nouveau contrat comporte bien 3 actions en ce sens, mais tellement insuffisantes.
Et que dire de l’absence d’actions pour certains sujets qui sont pourtant tout aussi préoccupants ?
Aucune action en faveur de l’accès aux soins et à la prévention santé. Pour une ville désertée par les médecins et une population précarisée dans sa santé, c’est pourtant un sujet d’importance.
Aucune action en faveur de la revitalisation commerciale de ces deux quartiers. L’équipe municipale est pourtant préoccupée par la qualité et le développement de l’offre commerciale dans son hypercentre.
Aucune action non plus dans la lutte contre la délinquance, les discriminations, la précarité énergétique ni-même pour un environnement sain, de qualité.
On nous opposera certainement l’argument que la communauté d’agglomération met en place d’autres actions. Avec les délégations de service public, l’équipe municipale affectionne particulièrement la délégation communautaire.
On nous dira aussi que ça coûte cher. Ce à quoi nous répondrons que les 1,8 millions d’économie supplémentaires générés en 2021 pourraient être utilisés. Mais ça, c’est une question de choix politique.