Un silence complice
Au mois de mars, nous avons participé, aux manifestations contre le projet de réforme des retraites du gouvernement de M. Macron. Un projet dont 7 français sur 10 ne voulaient pas, imposé par l’utilisation de l’article 49.3 de notre Constitution. Une manœuvre qui empêche les députés, nos représentants, d’en discuter plus longuement, voire de la rejeter. A l’heure où l’abstention aux élections augmente de façon inquiétante, le gouvernement conforte l’idée qu’il ne sert à rien de voter puisque nos représentants ne sont pas écoutés.
Quant au contenu de cette réforme, il montre que la justice sociale n’est pas la priorité de notre Président : réduction des critères de pénibilité, suppression des compensations pour les femmes ayant eu des carrières interrompues pour maternité, recul de l’âge de départ à la retraite sans distinction de la pénibilité ou du temps de travail effectué,…
En résumé, une réforme socialement injuste, des députés ignorés, des français non écoutés.
Cette réforme concerne aussi les collectivités locales qui voient leurs cotisations augmenter pour la financer. Par contre les grandes entreprises qui génèrent des super-profits s’en tirent à bon compte. Alors que taxer un petit pourcentage des grandes fortunes permettrait de combler l’hypothétique futur déficit des caisses de retraite de 17 milliards d’euros à l’horizon de 2027, M. Macron préfère demander aux travailleurs les plus modestes et aux collectivités déjà en difficulté, de mettre la main à la poche.
Cette loi comporte aussi un article faisant craindre un engagement dans la privatisation des retraites par capitalisation. Modèle instable et dangereux dans un capitalisme où les crises financières se succèdent, il est risqué de jouer sa retraite en bourse ; fin 2022, la Banque d’Angleterre a dû venir au secours des fonds de pension en mauvaise posture après avoir pris trop de risques sur les obligations publiques britanniques.
Et comment réagit notre maire? Au moment où nous écrivons cette tribune, aucune réaction. La majorité municipale brille par son silence: pas de prise de parole, pas de communiqué, pas de présence aux différentes manifestations. Il faut dire que Mme Von Euw s’inscrit parfaitement dans cette tendance d’une politique de désengagement progressif des pouvoirs publics:
- Diminution de 10% des subventions aux associations, tout en les invitant à se tourner vers les entreprises pour combler ces pertes. A l’heure où l’inflation galopante met en difficulté de nombreux ménages, les associations qui garantissent le maintien de la cohésion sociale sont limitées dans l’accomplissement de leurs missions.
- Non compensation de l’inflation pour la subvention de fonctionnement du Centre Communal d’Action Sociale, ce qui revient à diminuer de plus de 5% celle-ci en euros constants alors que ses charges de personnel explosent.
- Choix de la délégation au privé de services publics (stationnements, crèches) qui dédouane la municipalité des responsabilités sociales en termes de garantie de salaires décents et de qualité de service.
Alors que les temps troublés que nous vivons demandent une vigilance renforcée pour protéger nos principes démocratiques et la sécurité sociale de la population, M. Macron et son gouvernement les fragilisent chaque jour un peu plus et la majorité municipale pontoisienne semble s’en satisfaire.
Le groupe Pontoise Ecologique et Solidaire : Sandra Nguyen Dérosier, Matthieu Drevelle. Florence Chambon, Gérard Bommenel.