Une politique sans logique
Novembre 2014
Nos élus politiques devraient porter une vision de l'avenir, celle qui permettra à nos enfants de vivre mieux que nous : c'est ce que l'on appelle "le progrès"!
De tous temps, depuis Byzance et bien avant, partout, les lieux de prospérité ont été les lieux de commerce: Même les préhistoriens en ont des preuves, depuis avant le paléolithique.
Car le commerce amène le nombre, qui amène la prospérité, laquelle est la condition d'action sur notre avenir. Pour cela, des tribus entières se sont battues : avoir une oasis, passage obligé sur les routes commerciales; avoir une cathédrale, attirant les pélerins, posséder l'exclusivité de stations d 'autoroute...les exemples ne manquent pas.
Pontoise a la chance d 'avoir une foire ancrée depuis 844 ans cette année dans l'histoire.
La 843 ième s'est mal passée, les forains ayant refusé de quitter les lieux comme prévu. L'explication-qui n'est pas une excuse-est simple : dans un contexte où ils demandent depuis longtemps un week-end de travail de plus,en vain, les conditions économiques déplorables touchant chacun et une météo médiocre ont eu raison de leur chiffre d'affaire.
Monsieur le Maire a expliqué en réunion de quartier le 3 octobre dernier au hall Philippe HEMET après s'être assuré qu'il n'y avait pas de journaliste dans la salle, qu'afin de "sanctionner" (sic) les commerçants, il avait décidé -évoquant caricaturalement des forains brassant des liasses de 20 euros dans leur baraque-une réduction importante du budget de la foire au motif que celle-ci ne rapportait pas assez à la ville.
L'argument est louable, mais fait preuve d'une inefficacité que les adultes que nous sommes doivent pointer.
Mécaniquement, une baisse de la promotion de la foire amènera une baisse de sa notoriété, donc une baisse du chiffre d 'affaire des commerçants, qui seront effectivement punis, et ne manqueront pas, petit à petit de la déserter, sans pour autant écarter le risque pour les habitants des tensions connues l'an passé.
Cette décision irréfléchie et iconoclaste résulte d'un choix de politique publique.
Pour une ville qui s'enorgueillit de vouloir passer de 30 à 40 000 habitants, quand en période de crise on a la chance d'avoir à portée de main l'oasis que représente ces commerces, vouloir ne pas en profiter pose un véroitable questionnement sur la vision que nos élus se font de l'avenir de nos enfants.
Pascal Bourdou
pbourdou
ville-pontoise [point] fr (pbourdou[at]ville-pontoise[dot]fr)