Les Archives municipales de Pontoise conservent plus de 50 fonds privés, venant d’associations, de personnes, mais aussi d’érudits locaux.
Le fonds Depoin est l’un des nombreux exemples d’archives de famille, accumulées au cours des ans, et remis à la ville sous forme de dons. Parmi les documents de ce fonds, un certain nombre fait référence aux terribles évènements de la Guerre franco-prussienne de 1870-1871.
L’un des plus intéressants, et des plus "attachants" est le journal d’un pontoisien anonyme, commencé le 18 septembre 1870, date de l’entrée des Prussiens dans Pontoise, pour se terminer vers le 15 octobre de la même année.
Il décrit tout au long de cette période, au jour le jour, les épisodes de l’occupation à Pontoise, mais aussi dans la Région parisienne et à Paris : 85 pages consignées sur un petit cahier d’un format de 16 cm sur 10.
C’est à partir de ce journal que le Service des Archives municipales a eu l’idée d’une petite exposition lors des Journées du Patrimoine, et d’y associer les musée et les bibliothèques de Pontoise.
Ci dessous un extrait de ce journal
Entrée des Prussiens dans Pontoise le 18 septembre 1870
"C’est en chantant, avec une mélodie que je n’aurais jamais cru susceptible la langue de Frédéric II, de Goethe, et de Schiller, que je trouve aussi harmonieuse que notre Marseillaise est criarde.
C’est, dis-je, en chantant la célèbre ballade de Brüger que 10000 Prussiens, hussards bleus, hussards rouges, lancier (uhlans), artilleurs, cuirassiers blancs, etc, accompagnés de pièces de petit calibre et d’ambulances, et d’une interminable file de barages, ont défilé le dimanche matin par les rues Basse et de Rouen jusqu’à la plaine de Cergy, où ils ont établi un bivouac.
Le samedi, déjà, on avait signalé des uhlans à Beaumont, Auvers, Saint Ouen : un corps d’armée était disséminé entre Beaumont et Méry. Le dimanche matin, des officiers que M Donon passa lui-même dans un batelet, vinrent à la mairie signer une convention avec le Maire et les autorités pour stipuler les conditions de leur séjour à Pontoise.
La ville se chargea de fournir le vin, la viande sur pied, les habitants étaient chargés de fournir le café et le pain. Une partie seulement des habitants les hébergea : la plupart allèrent coucher au bivouac".
Archives municipales de Pontoise, cotes 22Z38, 14Z7, 2J39