Très impliqué dans l’action politique, Alexandre Prachay prend la direction du 25ème rayon du Parti Communiste et multiplie ses activités en étant notamment dans les comités du Secours rouge.
Il est pour la première fois candidat à Pontoise aux élections cantonales en 1931, puis aux législatives de 1932, aux cantonales de 1934 et aux sénatoriales de 1935, sans succès. Une élection partielle en 1935 lui permet d’entrer au conseil municipal de Pontoise, étant ainsi le premier conseiller municipal communiste de la ville à siéger.
En avril 1936, il est élu député de la première circonscription de Pontoise, candidat du Front Populaire, battant le radical Franklin Bouillon, député sortant et très implanté localement. Candidat aux élections cantonales en 1937, il sera battu par le candidat de droite, Jean Debrie.
Très actif et très présent au conseil municipal, il émet le voeu de la création d’un fonds national de chômage, destiné à “soulager les finances communales déjà lourdement chargées sur le service des allocations à verser aux chômeurs et à leurs familles”.
Il intervient pour demander que le taux journalier de l’allocation principale de chômage passe à 7 francs et que le pointage soit simplifié. Il demande également le rétablissement et la réparation de fontaines publiques, notamment celle dite des Deux Tuyaux située rue Basse (actuelle rue Pierre Butin) aux abords de la Grande rue, le prolongement de canalisations d’eau jusqu’au quartier du Chou.
En matière sportive, il demande que le Rugby Club de Pontoise Maurecourt, dont le siège a été transféré de Maurecourt à Pontoise, soit bénéficiaire du stade municipal. Ses interventions sont rarement prises en compte ou adoptées. Ses interventions plus politiques vont au delà du contexte local : demande au conseil municipal de voter la dissolution des ligues fascistes, l’attribution d’une subvention en faveur de l’Espagne républicaine, sans succès.
Il s’indigne que la municipalité mette à disposition la salle des fêtes en faveur du candidat Franklin Bouillon, alors qu’elle lui refuse une réunion électorale pour les élections législatives de 1936. Cette même réunion est protégée par des gardes mobiles, comme quoi la vie politique locale à la fin des années trente est très dense à Pontoise !
Partisan du pacte germano-soviétique en août 1939, il est arrêté pour constitution du groupe ouvrier et paysan français, à la suite de la dissolution du Parti Communiste. Déchu de son mandat parlementaire le 21 janvier 1940, il est condamné par le tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison, 4 000 francs d’amende et cinq ans de privation des droits civiques, et interné à Maison Carré en Algérie.
Libéré par les Anglo-Américains en février 1943, sa santé ayant été durement ébranlée par 40 mois de captivité, il meurt le 22 mai 1943 à El-Biar (Algérie). Sa dépouille est exhumée en juillet 1950 pour être ramenée en France.
Archives municipales de Pontoise, cotes 1D48, 1D49, 1O228, Per9, 1DHP38, Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, tome 39, pp 191-192
La photo du mois
Regardez bien ce document. Il fait partie des milliers de photographies conservées aux Archives municipales. Cette vue d’une partie de la cour de l’Hôtel de Ville pourrait faire penser à une photographie du XIXème siècle. Il n’en est rien !
Ce document date de 1966, année de la rénovation de l’ensemble des façades de l’Hôtel de Ville et de la cour intérieure. On aperçoit ici la partie verso de l’actuelle façade du bâtiment. Les arches de l’ancien cloître avaient été fondues dans des murs, les rendant invisibles.
Elles seront progressivement dégagées grâce à ces travaux. On aperçoit l’entrée de l’ancienne bibliothèque Mallet, construite en 1932.
La bibliothèque municipale déménagera dans ses actuels locaux en 1988 et prendra le nom de Guillaume Apollinaire par délibération du conseil municipal du 5 mai 1988.