L’historien

Avocat, journaliste, homme d’Etat, Adolphe Thiers est aussi un grand historien.

Dans sa jeunesse, il écrit une Histoire de la Révolution française. Beaucoup plus tard, sous le Second Empire, son Histoire du Consulat et de l’Empire le fait saluer comme “Historien national”.

Homme politique  parmi  les plus influents du XIXème siècle, son  histoire personnelle se confond souvent avec celle de la nation.

L’homme politique

Thiers entre très tôt en politique. Lors de la révolution de 1830, c’est lui qui persuade Louis-Philippe d’Orléans, scrupuleux et  hésitant, de prendre le pouvoir. Plusieurs fois ministre, il professe des idées libérales avancées tout en appliquant des méthodes de gouvernement  autoritaires.

En 1840, sa politique trop hardie engage Louis-Philippe à se séparer de son "petit ministre". Déçu par la monarchie, il devient républicain, accueille favorablement la révolution de 1848, soutient la  candidature à la Présidence de Louis-Napoléon, neveu de Napoléon Ier, puis dénonce le coup d’état par lequel celui-ci devient l’empereur Napoléon  III.

Durant les dix-huit années du Second Empire (1852-1870), il demeurera dans l’opposition et, notamment, fera tout pour empêcher une guerre hasardeuse contre la Prusse.

La proclamation de l’Empire allemand

La guerre contre la Prusse aboutit à la défaite de Sedan (1870) qui entraîne la chute du Second Empire et l’occupation de la  France. Face à ce désastre, il est nommé chef du gouvernement par l’Assemblée réfugiée à Bordeaux.

Le château de Versailles (hôpital pendant la guerre) sert de résidence au roi de Prusse vainqueur ; c’est dans la Galerie des Glaces qu’est proclamé  l’Empire allemand (janvier 1871). Thiers y négocie la paix avec Bismarck.

La répression de la Commune

Contre les conditions de paix trop dures acceptées par Thiers, et pour voir enfin la Révolution triompher , le peuple de Paris se soulève : la  Commune est proclamée.

Thiers quitte Paris pour Versailles ; le gouvernement s’installe dans le Château et de là, va exercer une très brutale répression contre les insurgés. Il gardera longtemps le surnom de “Foutriquet” dans  le monde ouvrier, et sera considéré comme le fossoyeur de la Commune.

Le 1er Président de la IIIème République

Elu chef du pouvoir exécutif de la République française en 1871, Thiers réorganise la France vaincue (administration, finances, armée). En 1873, une majorité royaliste l’oblige à se démettre de ses fonctions. Il continue cependant à se rendre à Versailles, comme député, dans la salle du Congrès construite au centre de l’aile du Midi.

Il y connaît son plus beau triomphe en 1877 (l’année de sa mort) lorsque Léon Gambetta le proclame "libérateur du  territoire". Mort l’année de ses 80 ans, Adolphe Thiers repose au Père-Lachaise, son sarcophage de porphyre est une copie de celui de Napoléon 1er aux Invalides.

Le document du mois

Cette carte d’électeur date de septembre 1816. Elle appartenait à un notable pontoisien,  Monsieur  Alexandre  de Boisbrunet, rentier, né le 21 janvier 1746.

Ce document nous a été donné par Madame Marie-Josèphe Hémet, épouse de Monsieur Philippe Hémet, maire de Pontoise de 1989 à 1995. Le vote est alors censitaire, seules les personnes riches payant un impôt conséquent pouvaient voter, soit environ 100 000 électeurs pour toute la France.

En France, le suffrage universel sera d’abord masculin en 1848, puis féminin en avril 1944. Les premières ayant eu le droit de vote sont les femmes des Iles Picairn en 1838, ancien territoire d’outremer du Royaume Uni, dans le Pacifique sud.

Archives municipales  de  Pontoise,  cote 42Z7

Infos pratiques

Le saviez-vous ?

26 avril 1974 : inauguration du théâtre des Louvrais

Le théâtre des Louvrais, inauguré le 18 mai 1974, a failli s’appeler “Théâtre de la Paix”. C’est à l’époque l’organe gestionnaire de l’équipement : le Centre d’Animation Culturelle, structure culturelle de la ville nouvelle, qui choisit ce nom.

Par délibération du conseil municipal du 26 avril 1974, la Ville de Pontoise préféra l’appellation “Théâtre des Louvrais”, qui correspondait mieux à sa situation dans le quartier.

Il comptait une salle de 640 places, jugée insuffisante à l’époque. Un projet de salle de 1200 places est déjà prévu. Le groupe “Black Artist of Saint Louis”(Missouri) inaugura le théâtre le 12 avril au soir.

Les “Frères Jacques” furent les premiers chanteurs à brûler les planches.