“Elle a combattu sans relâche pour le triomphe de la démocratie républicaine et libérale et consacré sa vie entière à la défense des droits opprimés de la femme et de l’enfant”.
Ces mots, inscrits sur la stèle de granit érigée en sa mémoire dans le quartier de l’Hermitage, résume bien le combat de Maria Deraismes.
Cette femme de lettres (1828-1894), qui fut l’une des plus illustres pontoisiennes du XIXème siècle, faisait à l’époque exception. Son talent de polémiste avait marqué les esprits dans la presse de l’époque : “Le Grand Journal”, “L’Époque” ou encore “Le Nain Jaune” .
Journaliste et oratrice talentueuse
Sa vocation d’oratrice, Maria Deraismes la découvre en 1866, après avoir donné sa première conférence au “Grand Orient de France” à Paris sur le thème des droits bafoués des femmes. Dès lors, elle consacre sa vie à la défense des droits des femmes.
Ses idées sont reprises dans les colonnes du “Droit des femmes” à partir de 1869, puis dans le “Républicain de Seine-et-Oise” (l’ancêtre de “L’Écho-le Régional”) qu’elle dirige pendant 3 ans.
Ses premières revendications portent sur l’égalité entre homme et femme quant à la gestion des biens, le droit au travail, le rétablissement du divorce, la lutte contre la prostitution, l’instruction et de meilleures paies pour les salariées. Pour agir plus efficacement, elle fonde en 1870 l’Association pour le Droit des femmes dont le but est d’obtenir par tous les moyens légaux la réforme des mœurs, des lois et des salaires.
Les réunions étant interdites à l’époque, Maria Deraismes trouve un subterfuge en invitant ses voisins à “prendre le thé” dans le jardin de sa propriété pontoisienne, dans le quartier de l’Hermitage. Les “parties de thé” se transforment en tribunes et Pontoise devient ainsi un des hauts lieux de la contestation républicaine.
En 1882, l’oratrice, désormais mondialement connue pour avoir fondé la “Société pour l’amélioration du sort de la femme”, est initiée première franc-maçonne au monde. Avant d’être emportée par un cancer en février 1894, elle crée la première obédience maçonnique mixte de France baptisée “Le Droit Humain”. Le début d’un changement de mentalités à l’égard des femmes.
Un ouvrage à sa gloire
Le 29 octobre 2000, les Pontoisiens ont rendu un bel hommage à Maria Deraismes. Grâce à l’Association laïque des Amis de Maria Deraismes, le buste en bronze érigé à son effigie en 1895 et fondu sous le régime de Vichy en 1941, est remplacé.
Autre hommage, en août dernier, ses discours et sa vie ont fait l’objet d’un ouvrage collectif sous la direction de Claude Singer, ‘’Maria Deraismes, journaliste pontoisienne : une féministe et libre-penseuse au XIXème siècle", paru aux éditions Karthala, dans la collection Tropiques.
Cet ouvrage est consultable à la bibliothèque Guillaume-Apollinaire (14, rue Alexandre Prachay) et en vente à la librairie “Lettres et Merveilles” (18, place du Grand-Martroy) à Pontoise.