Médaillé d’or de l’Exposition universelle de Paris
En 1889, lors de l’exposition universelle de Paris, Luis Jimenez y Aranda crée la sensation. Ce peintre plutôt méconnu remporte la médaille d’or pour son tableau "Une visite à l’hôpital".
L’œuvre fascine par son réalisme, son souci du détail et la gravité de son thème.
Certains observateurs y voient l’inluence de Velasquez qui aimait capter une action sur le vif et décrire les usages de son époque. D’autres le résument un peu hâtivement à un artiste académique de salon, adepte du figuratif. La réalité est plus complexe et l’homme aux multiples talents ne s’est jamais limité à un seul courant pictural.
Né le 21 juin 1845, ce Sévillan, naturalisé français, est le frère du peintre José Jimenez y Aranda, l’un des meilleurs copistes de Goya, qui l’initie à sa passion picturale. Il prend ensuite des cours à l’école des Beaux-Arts de sa ville natale puis découvre de nombreuses influences artistiques durant dix ans à Rome, où il a suivi Mariano Fortuny, le mentor de son frère.
À partir de 1874, Luis Jimenez y Aranda s’ installe à Paris avec son épouse Lucie Stisi. Les salons de la capitale s’ouvrent alors aux artistes espagnols. Et le Sévillan est attiré par le Naturalisme et l’Impressionnisme.
Paysagiste indépendant et talentueux
Pontoise conquiert son cœur de peintre paysagiste où il s'installe au début des années 1890. La prodigieuse variété des bords de l’Oise, les escarpements de la vallée et les plateaux aux lignes d’horizons étendues le séduisent.
Luis Jimenez y Aranda réside les 30 dernières années de sa vie au 6, rue de la Croix du Bourg. Il invite son ami Émilio Sanchez-Perrier à y séjourner. Ce dernier va réaliser alors une vingtaine de paysages entre Pontoise et Auvers-sur-Oise. Très vite, l’artiste dépeint la ville dans un style très moderne et indépendant singulièrement dans ses aquarelles plus spontanées que ses peintures destinées aux salons. De fait, L’influence impressionniste est davantage perceptible dans ses gouaches et ses aquarelles : "L’Ile Saint-Martin et l’ancien déversoir" (1913), "Vue de Pontoise" (1911) ou "La Rue de l’Éperon" (1913).
Mais Luis Jimenez y Aranda devient aussi un adepte du mouvement “Précisionnisme” par son rendu et ses cadrages réalistes inspirés de la photographie. Sa toile "La Cueillette des cerises" prouve, quant à elle, une filiation avec le mouvement "Costumbrismo". Il y dévoile les coutumes et les usages sociaux de ses contemporains espagnols, dans une description fidèle.
Luis Jimenez y Aranda s’éteint le 1er mars 1928 à son domicile et est inhumé au cimetière de Pontoise.