Même s’il n’a jamais résidé à Pontoise, l’âme de Ludovic Piette reste à jamais attachée à la commune. Aujourd’hui, une rue et une école portent le nom de ce peintre impressionniste du XIXème siècle, né en 1826 et mort en 1878.
Plusieurs de ses toiles continuent de fasciner de nombreux visiteurs au musée Camille-Pissarro. Dans toute l’histoire de la peinture de paysage, il est en effet le seul, avec son grand ami Camille Pissarro, à avoir restitué avec autant de précision et de sensibilité la vie quotidienne à Pontoise.
Un complice de la vie rurale
Les premiers signes du talent d’artiste de Ludovic Piette apparaissent en 1852. Les ateliers de peinture des réputés Pils, Thomas Couture et ’’Père Suisse’’ lui ouvrent alors leurs portes à Paris. En 1857, il expose pour la première fois au prestigieux Salon de peinture et de sculpture de Paris, à l’occasion duquel le Musée de Rouen lui achète une toile ’’L’épine leurie".
Les années suivantes, Napoléon III lui commande une œuvre pour les appartements de l’impératrice Eugénie et le roi Guillaume Ier roi de Prusse acquiert son ’’Apparition des sorcières de Macbeth’’ pour son château de Sans-Souci. Ludovic Piette devient une personnalité en vue.
En 1862, à 36 ans, l’artiste niortais est atteint d’un cancer. Il séjourne alors plus souvent dans le domaine agricole familial de Montfoucault sur la commune de Melleray dont il deviendra le maire.
Au contact de Manet qu’il a toujours admiré et de Camille Pissarro avec lequel il noue une amitié indéfectible à partir de 1860, il participe aux premières expositions des Impressionnistes.
Ses gouaches et ses aquarelles en font un paysagiste réputé, dont les ventes rencontrent toujours un vif succès à l’Hôtel Drouot. Dans chaque œuvre, Ludovic Piette est l’observateur attentif de la réalité sociale du monde rural.
La découverte tardive de Pontoise
Ludovic Piette découvre Pontoise en 1874 à l’occasion de l’enterrement de ’’Minette’’, l’une des filles de son fidèle ami Camille Pissarro. Son esprit ne peut s’empêcher de rester focalisé sur le caractère vivant du centre-ville ou sur la tranquillité du quartier de l’Hermitage, où Pissarro réside depuis 1866.
La commune l’inspire et il y fera des séjours fréquents au crépuscule de sa vie. Sur ses peintures ’’pontoisiennes’’, exposées quelques mois avant sa mort, lors de la 3ème exposition impressionniste de 1877, il fait de la lumière l’élément essentiel et mouvant de sa peinture.
Les scènes qu’il reproduit constituent des documents rares de la vie pontoisienne après la guerre de 1870 : de véritables ’’portraits’’ d’une ville dont le charme semble avoir traversé le temps.