"Une Mise au tombeau’’ digne du Louvre
À l’entrée de la cathédrale Saint-Maclou, dans la chapelle de la Passion, une petite pièce éclairée par les rayons du soleil, les regards restent focalisés sur "La Mise au tombeau".
Ce chef-d’œuvre de la Renaissance a été sculpté dans la pierre vers 1550 et a été attribué à Nicolas Leprince, l’un des élèves de Germain Pilon (le sculpteur des tombes des rois de France au XVIème siècle).
‘’C’est une sculpture digne des plus belles œuvres du Louvre’’, explique Christian Olivereau, le conservateur des antiquités et objets d’art du Conseil général du Val-d'Oise.
‘’En France, il n’existe que 44 sculptures décrivant cette scène religieuse de la Mise au tombeau du Christ. Et ici, les personnages représentés à taille humaine sont d’un réalisme saisissant.
L’expressivité des visages et la virtuosité des mouvements représentés font de cette pièce un chef-d’œuvre’’, précise-t-il. En ressortant de la chapelle, un ancien banc d’œuvre en bois taillé du XVIème siècle attire les curieux.
En effet, de ce banc réservé aux notables de la paroisse durant la messe, subsistent encore les quinze panneaux de son dossier, séparés par des colonnettes décorées. À deux pas, le "jubé" de la cathédrale a d’autres atouts.
Cette pièce monumentale, qui se compose d’une tribune et d’une clôture de bois, sépare toujours les deux parties principales de la cathédrale (le chœur et la nef).
Une exception ! Car quasiment tous les jubés des églises de France ont été retirés suite au Concile de Trente (1545-1563), qui exigeait que le chœur soit visible de tous les fidèles.
Une ‘‘Vierge’’ miraculeuse
À 600 mètres de la cathédrale, l’église Notre-Dame abrite aussi des ‘‘trésors’’ sculptés. La ‘‘statue de la Vierge à l’enfant’’, située sur la droite, est un petit miracle.
Cette grande œuvre en pierre, réalisée au XIIIème siècle, a survécu à l’usure du temps et à la destruction de l’ancienne église Notre-Dame au XVIème siècle.
‘’Elle illustre les grandes figures sculptées des cathédrales de style gothique rayonnant. Sa verticalité et la complexité de ses volumes impressionnent toujours autant’’, indique Christian Olivereau, qui précise néanmoins que le ‘‘tombeau de Saint-Gautier’’ reste LA sculpture de Notre-Dame.
Ce tombeau du XIIème siècle, qui représente le premier abbé de Saint-Martin de Pontoise, est décoré de quatre feuilles sur les quatre côtés et de statuettes qui procèdent à la canonisation solennelle de l’abbé.
L’église Notre-Dame se distingue également par des sculptures sur bois très raffinées. Les stalles du chœur, en chêne, sont considérées comme des chefs-d’œuvre du milieu du XVIIIème siècle.
Grâce à son patrimoine religieux, Pontoise figure parmi les cent villes françaises les mieux dotées en œuvres d’art, ‘‘inscrites’’ ou ‘‘classées’’ aux Monuments historiques.
Mais contrairement aux idées reçues, les toiles et les vitraux ne sont pas les seuls à assurer ce prestige.
Les sculptures et les ornements tiennent également un grand rôle. Partons à leur découverte…