La construction des chemins de fer en France débute véritablement en 1842. Tout commence avec le réseau ferroviaire en étoile centrée sur Paris, connu sous le nom d’”étoile de Legrand”, du nom du directeur général des Ponts et Chaussées et des Mines de l’époque.
Le 20 juin 1846 est inaugurée la ligne Paris-Lille. On ouvre à cette occasion la première “Gare de Pontoise”, qui, à cette époque, se trouve à Epluches sur le territoire de Saint-Ouen-l’Aumône. Cette localisation hors des frontières de la commune engendre une incidence économique défavorable pour la ville puisqu’elle voit ainsi lui échapper son rôle d’étape.
Sous l’impulsion du conseil municipal de l’époque, la compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest décide en 1858, de créer une nouvelle ligne entre Paris et Gisors, passant par Pontoise.
Pour ce faire, le pont sur l’Oise dut être suffisamment haut pour ne pas gêner la navigation fluviale très importante à cette époque. La vallée de la Viosne étant le meilleur passage de la ligne, on combla largement les terrains situés à l’emplacement des anciens marais du Vert-Buisson qui servaient pour les pâturages et pour les cultures.
La construction de la gare
La gare est inaugurée le 1er août 1863. L’édifice se compose d’un petit pavillon central qui correspond au vestibule pour les voyageurs et de deux ailes sans étage.
Il est encadré par deux pavillons aux extrémités avec deux étages, destinés aux logements des chefs et sous-chefs de gare.
La surface sur laquelle s’implante la gare est très importante. En effet, non seulement ils faut accueillir les voies pour les voyageurs mais également aménager un espace dédié aux marchandises.
Pontoise se trouve dès lors à 30 minutes de Saint-Lazare. Au vu de cette proximité avec la capitale, l’arrivée du train à Pontoise entraîne l’arrivée de nouveaux habitants, dont un certain Camille Pissarro.
Le trafic et le confort du voyageur vont continuellement progresser (électrification des lignes, nouvelles voitures...).
L’arrivée du RER C, le 28 août 2000, permet le remplacement du pont ferroviaire au dessus de l’Oise qui passe à six voies en 1999 et la création d’un poste d’aiguillage informatisé.
L’aménagement du quartier
L’afflux des voyageurs et des marchandises impose très rapidement la réorganisation de la circulation et même de l’urbanisme du quartier. Ainsi, l’aspect de la “ville basse” change. Une large place est réalisée devant la gare (actuelle place Charles-De-Gaulle) et sur le pourtour de celle-ci viennent s’établir des bâtiments tels que des hôtels, des restaurants, des boutiques...
A l’époque, le préfet Haussmann entreprend de percer de larges artères à Paris. C’est de cette idée que découle la réalisation à Pontoise d’une voie dans l’axe de la place afin de permettre aux voyageurs de se rendre plus rapidement sur les hauteurs de la ville.
En 1864, le projet d’urbanisme de M. Séré-Depoin est retenu. Les travaux aboutissent en 1869 à la création de la place de la Gare et au percement de la rue Impériale, actuelle rue Thiers. Cette large perspective a pour vocation à l’époque de donner une image moderne de la ville aux voyageurs qui arrivent à Pontoise.
L’aménagement de la gare s’est également poursuivi en direction du plateau Saint-Martin. Un nouveau quartier autour d’une maison au crépis rouge apparaît au début du XXe siècle.
En effet dans les jardins de celle-ci, un lotissement de pavillons est aménagé et deux nouvelles rues (l’avenue de Maison Rouge et l’avenue d’Epineuil) sont créées. Ces maisons se caractérisent par une architecture proche de celle des villas balnéaires avec l’alternance des matériaux (pierre à assises alternées, meulière, carreaux émaillés et toit à longs pans).
Pour relier la gare avec les quartiers sud, plusieurs passerelles vont se succéder, une première détruite à la Seconde Guerre mondiale, une seconde qui sera remplacée en 1989 par l’actuelle et qui permet de desservir la gare de bus (au-dessus du parking Gare Canrobert) et les différents quais.