Brillant Saint-Cyrien puis officier réputé, le Général Gabriel Delarue a dirigé le corps expéditionnaire français dans une Crète sous tension (1907-1909) avant de tomber au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale.
Son nom reste associé à une avenue de Pontoise, où il est né en 1852.
Militaire de carrière
De la Maison Rouge au quai Bucherelle, une avenue descend vers les bords de l’Oise. Son nom Gabriel Delarue désigne un fameux militaire de carrière, né rue Basse (l’actuelle rue Pierre-Butin) à Pontoise le 12 août 1852.
Intelligent et studieux, le fils du principal du collège de Pontoise rêve d’une carrière militaire. Sa pugnacité lui permet d’être diplômé de la prestigieuse École Saint-Cyr, au sein de la 57ème promotion (1872-1874).
À sa sortie, son intérêt pour les sciences et le terrain lui permettent d’être affecté au Service Géographique de l’Armée. Le militaire pontoisien part en Algérie pour effectuer des relevés topographiques de précision qui permettront de réaliser les premières cartes géographiques françaises à 1/50 000ème.
Ces plans, trois fois plus précis que les précédents, sont d’un intérêt capital pour l’Armée. L’État-major français peut désormais connaître les détails du relief de nombreux pays.
Tombé au champ d’honneur
À Alger, Gabriel Delarue rencontre Julie Ville, qu’il épouse en 1885 et avec laquelle il aura six enfants. Ses brillants états de service au protectorat d’Ammam au Vietnam et dans la province de Tunis en Tunisie, pour ne citer qu’eux, lui permettent de devenir Chef de bataillon en 1893 puis Colonel en 1905.
De retour en France et à la tête du 4ème Régiment de ligne à Auxerre, une mission complexe lui est confiée en 1907 : diriger le corps expéditionnaire français en Crète.
À cette époque, l’île de la mer Méditerranée, pas encore grecque, jouit d’une autonomie sous tutelle internationale. Les troupes du Colonel Gabriel Delarue doivent protéger la population locale des exactions ottomanes.
Efficace et irréprochable, le Pontoisien y gagne ses étoiles de Général de Brigade en 1909. La bravoure restera sa signature. Jusqu’au bout. Lorsque la guerre éclate en août 1914, un poste de réserviste lui est conié.
À 62 ans, alors qu’il aurait pu se contenter de rester à l’arrière, le douloureux souvenir de la guerre de 1870 le conduit à servir activement, au sein de la 4ème armée de Langle de Cary.
La direction de la 63ème brigade d’Infanterie lui est confiée sur le front de la Marne, lorsque le conflit s’enlise dans les tranchées. En dépit de son âge, de l’hiver rigoureux, du terrain accidenté et de conditions de vie inhumaines, le Pontoisien montre l’exemple
en montant en première ligne.
Le 20 mars 1915, au hameau de Mesnil-lès-Hurlus, alors qu’il inspecte une tranchée ennemie conquise la veille, un Allemand, feignant d’être mort, le surprend et le tue d’une balle.
Depuis 1915, l’ancien chemin Saint-Martin, rebaptisé avenue Gabriel-Delarue, perpétue à Pontoise le souvenir de ce brillant officier tombé au champ d’honneur.