Il y a tout juste 500 ans, l’église Saint-Maclou est agrandie et se pare d’un nouveau style décoratif inspiré de l’Antiquité.
Après la guerre de Cent ans qui a durement touchée le Vexin, Pontoise se relève lentement. Un demi-siècle après la reconquête de la ville par le roi Charles VII, la cité des bords d’Oise a retrouvé sa prospérité d’antan. Les Pontoisiens ont déjà fait reconstruire la façade de Saint-Maclou dans le style gothique flamboyant. Cependant, la population augmentant, la petite église paroissiale ne suffit plus pour accueillir les nouveaux habitants. Il est donc décidé de doubler la superficie du bas-côté Nord donnant sur la place du Martroy.
Un architecte méconnu
Les travaux commencent en 1525. Ils sont attribués à Jean Delamarre un architecte méconnu qui a travaillé à la basilique de Saint-Denis avant de venir sur le chantier de Pontoise. S’il s’inspire de l’Antiquité comme de nombreux autres artistes de l’époque, il propose ici un décor parfaitement novateur. En effet, c’est un véritable bestiaire fantastique qui évolue sur les chapiteaux des colonnes : des chimères (être ailé à tête de chèvre et à queue de serpent), des satyres (mi-homme mi-bouc), des sirènes (mi-femme mi-oiseau…). Ainsi, sur fond de décor antiquisant, Jean Delamarre fait perdurer à Saint-Maclou la tradition gothique et ses monstres protecteurs (dragons, gargouilles…).
Cet architecte a peut-être également travaillé à l’église Saint-Eustache de Paris, tout comme Pierre Lemercier, Pontoisien fondateur d’une grande dynastie d’architectes. Les baies vitrées de Saint-Maclou ont d’ailleurs quasiment la même forme que celle de l’église de la capitale. En plein cintre, c’est-à-dire arrondie dans la partie haute, elles sont composées de quatre lancettes (fenêtres étroites et allongées), surmontées d’un ou deux cercles. La première chapelle du bas-côté Nord se distingue des autres, les deux cercles supérieurs formant un cœur, comme à Saint-Eustache de Paris.
Venez donc redécouvrir ce joyau de la Renaissance qu’est le bas-côté Nord de Saint-Maclou avant sa restauration qui débutera à la fin de l’année 2025, soit 500 ans après sa création.
« La ville de Pontoise a lancé une grande souscription avec la Fondation du patrimoine. »
Avec ses 885 ans d’histoire, la cathédrale Saint-Maclou est bien plus qu’un monument : c’est un témoin de notre histoire, un repère pour les Pontoisiens. Aujourd’hui, le temps a laissé son empreinte sur ses toitures, ses façades, ses vitraux, etc.
Pour préserver ce patrimoine unique, un vaste chantier de restauration va démarrer en 2025 (d’une durée de dix ans), à la suite du lancement d’une grande souscription avec la Fondation du Patrimoine. Ce projet ambitieux a besoin de l’aide de chacun. Nous comptons sur votre solidarité.