Rue Thiers
Selon M. Berneuil, cette rue a bien souvent changé de nom. Au XVI ème siècle, elle s’appelait rue Fontaine Pierre Honoré, d’une fontaine aujourd’hui disparue, et plus connue sous le nom de “Fontaine des Ursulines”.
Au XVIII ème siècle, elle eut le nom de rue des Béguines, rue Chaslier, rue des Vertus et rue du Salut sous la Révolution.
En 1800, on la désigna sous le nom de rue des Ursulines, référence à l’ancien couvent.
Ces dénominations appartenaient à la portion allant de la rue Basse (actuelle Pierre Butin), à celle de la Bretonnerie. La portion, plus large que la précédente, comprise entre la rue Carnot et la rue Basse, prit le nom de rue Voltaire, puis rue Neuve Notre-Dame, rue Neuve des Ursulines et rue Lebel, nom d’un propriétaire qui donna les terrains nécessaires à son élargissement.
Le 14 mai 1865, le nouveau maire, M. Séré-Depoin et le conseil municipal de Pontoise votent un rapport proposant la création d’une seule et même voie.
Les travaux, financés par la Ville, mais aussi par les plus imposés, commencent en 1866, pour un montant de 115 000 francs. Certaines maisons sont détruites, l’égout et la rue pavée sont installés en 1868.
La construction de l’escalier, en haut duquel est actuellement installée la statue du Général Leclerc, commence au même moment, alors que toutes les expropriations n’ont pas eu lieu.
Aucun contentieux n’a été signalé dans les archives. Les acquisitions de terrains et de maisons se font à l’amiable. Mais les restes du couvent des Ursulines sont sacrifiés.
La configuration du terrain ne permet pas de prolonger la rue jusqu’à l’église Saint Maclou, d’où l’idée d’un escalier monumental. La rue et l’escalier sont inaugurés le 10 octobre 1869.
En hommage à l’Empereur Napoléon III, elle prend le nom de rue Impériale. La guerre de 1870-1871 contre la Prusse a pour conséquence la chute du Second Empire et l’avènement de la III ème République.
Dès le 14 juillet 1871, le conseil municipal décide de retirer la plaque inaugurale, rappelant le Second Empire, et de changer le nom de la rue. On recherche le concensus en se mettant d’accord sur le nom de “rue de la Gare”, qui selon l’assemblée municipale “se perpétuera sous tous les régimes, et évitera toute discussion sur le choix d’un homme politique”.
Lors de la séance du 11 février 1878, M. Poulain propose le nom de Thiers, ralliant ainsi tout le conseil municipal à cette idée. Le nom de “rue de la Gare” est abandonné.
C’est aussi une manière de rendre hommage à l’homme politique déclaré “Libérateur du territoire” par l’Assemblée nationale, en 1873.
Archives municipales, cotes 1D30-31-32, Per8
Le document du mois
Une affiche de la Mi-Carême de 1863
Le document du mois est une affiche de 1863 annonçant le programme de la fête de la Mi-Carême, parenthèse au milieu de la période de privation qu’est la Carême dans le calendrier chrétien.
En 1863, cette célébration eut lieu le 12 mars. Il s’agissait d’un défilé suivi d’un grand bal costumé.
Extrait du texte de l’affiche : “Habitants de cette ville, Une ère nouvelle va s’ouvrir ! La gaîté naturelle à votre caractère, que vous avez pu croire morte ou disparue avec le dernier Mardi Gras, va renaître de ses cendres !
Un cortège splendide se prépare, qui laissera de beaucoup en arrière tous ceux dont les histoires anciennes et contemporaines nous ont laissé la mémoire... Le soir, un bal magnifique réunira une foule de costumes éblouissants, au son d’un orchestre irrésistible...
Et vous, qui serez de cette joyeuse mascarade, quand, plus tard, vous aurez légué à vos descendants le souvenir de cette mémorable fête, il suffira que l’on dise en parlant de vous : “Il était du 12 mars”, pour que l’on réponde aussitôt : “Voilà un gaillard qui a dû joliment s’amuser”.
Archives municipales, cote 1fi1359