“Nous n’avons qu’une liberté : celle de nous battre pour conquérir la liberté” écrivait Henri Jeanson *.
Jean-Claude Chabanne, jeune Pontoisien de 20 ans, avait fait siens ces mots. Malgré son jeune âge, l’étudiant en Droit est devenu en 1940 le chef d’un groupe de résistance à l’occupant allemand.
Il devient en effet directeur de section à la Jeunesse de l’Empire français (association d’étudiants) en 1939, organisateur d’un groupe pontoisien d’aide aux réfugiés en mai-juin 1940, puis tête pensante de la “Légion des cadets de France” à partir de juillet 1940.
Le “Groupe Chabanne”
Au sein de ce mouvement anti-occupant, Jean-Claude Chabanne réunit autour de lui d’anciens camarades du collège municipal de Pontoise avec la volonté d’aider les Anglais à débarquer en France pour chasser les forces nazies. Les premières réunions se déroulent chez Jean-Paul Soutumier, étudiant en Droit comme lui.
Très vite, le groupe de jeunes patriotes récupère des armes laissées par l’armée française lors de sa débâcle dans la forêt de l’Isle-Adam et les enterre dans le jardin de la famille Chabanne au 71 de la rue Saint-Jean.
Il obtient grâce à Jacques Tête le plan du camp d’aviation alors allemand de Cormeilles-en-Vexin, qui aurait été ensuite transmis à la Résistance de Londres par leur ami André Hallotier.
Mais la lutte contre l’occupant allemand s’intensifiant fin 1941, le “Groupe Chabanne” se met en quête d’encore plus d’armes. Cette démarche causera la perte du groupe. En effet, pour atteindre cet objectif, Paul Thueux, membre du groupe, doit entrer en contact avec deux élèves comme lui de l’école d’électricité Charliat à Paris. Or, ces étudiants se révèlent être des agents de la police militaire allemande...
La reconnaissance d’un “héros de guerre”
Jean-Claude Chabanne est arrêté le 15 décembre 1941 à la gare Saint-Lazare. Le piège se referme également sur douze autres membres actifs du groupe gaulliste. Un procès tenu par le Tribunal militaire allemand de Saint-Cloud condamnera la plupart d’entre eux.
Certains seront déportés et décéderont en Allemagne comme Lucien Francia, Jean-Paul Soutumier, Éric de Martimprey et Pierre Scheringa. Paul Thueux, après avoir été déporté et subi la "marche de la mort" à Schwerin, sera l’un des survivants du groupe.
Jean-Claude Chabanne, Jacques Tête et Pierre Vogler seront eux fusillés à la forteresse du Mont-Valérien, le 27 février 1942. Depuis 1944, une rue et le collège de Pontoise portent le nom de Chabanne, ce héros de guerre.
Le 3 août 1946, un décret présidentiel rendra hommage à titre posthume à Jean-Claude Chabanne en lui décernan la Médaille de la Résistance.