« La rue est une agora où chacun peut s’exprimer »
« Habillons la ville ». Tel est le nom d’un des projets lauréats du « Budget citoyen 2025 », une initiative qui permet aux habitants de proposer des idées puis de voter pour leur concrétisation grâce à l’affectation de fonds municipaux dédiés. Ce projet consiste à valoriser l’histoire et l’identité de Pontoise en habillant plusieurs armoires électriques de peintures de street art. Du 14 au 17 juillet, en centre-ville, JBC réalisera ainsi des portraits de personnalités pontoisiennes. Dans le monde de l’art, ces trois lettres formant l’alias de Jean-Baptiste Colin sont bien connues. JBC est un artiste passionné et passionnant, engagé et cultivé, adepte des défis techniques et des messages politiques, inspiré par l’univers tropical et coloré de l’Amérique latine autant que par le style réaliste. Un profil rare.
Réalisations sur tous supports
« Lorsque j’étais enfant, mon père professeur de français me donnait des manuels périmés. Collectionneur, je m’amusais à découper les vignettes. C’est ainsi que j’ai découvert précocement la peinture, le collage et le dessin, des passions longtemps restés des hobbys. Mon père me destinait à des études de droit et à Sciences Po. J’ai suivi ces voies. Mais à 27 ans, j’ai réalisé que je voulais travailler dans l’art », confie-t-il. JBC devient alors infographiste tout en réalisant ses premiers collages dans la rue en 2008. Son goût pour l’actualité, son penchant pour l’humour voire l’absurde, son univers onirique et symbolique sont déjà bien présents. Au fil du temps, c’est sa diversité qui a marqué les esprits. « J’ai customisé des boîtes aux lettres sur le festival Artaq d’Angers, habillé des containers à verre à Mondeville, réalisé ‘‘La belle de mai’’ (œuvre populaire du Festiwall, l’événement de street art de Paris 19ème), créé des prints de luxe pour des Villes ou encore les 13 tableaux d’‘‘Evil Empire Propaganda’’, une dystopie artistique sur le thème de l’Intelligence Artificielle exposée à la galerie Nunc ! à Grenoble », résume cet artiste polyvalent et multi-supports.
Portraitiste de « grandes figures »
Sa grande fierté reste ses portraits muraux et monumentaux de Frantz Fanon et Stéphane Hessel à Montreuil, d’Angela Davis et Paulette Nardal à Malakoff, de Colette et Françoise Sagan à Saint-Tropez... Autant de « figures » des droits de l’homme ou du féminisme représentées avec des couleurs chaudes et entourées d’éléments végétaux. « J’ai débuté par la conception d’une maquette avant de travailler à l’acrylique, au rouleau et au pinceau sur des nacelles, et des plateformes, jusqu’à 30 mètres de haut ». Entre ciel et terre.
Artiste peintre polyvalent, JBC est autant salué pour ses tableaux dystopiques exposés en galeries que pour ses fresques murales et portraits monumentaux dans la rue. Rens. : jbc-art.com
Du 14 au 17 juillet, JBC sera en centre-ville pour réaliser les trois premières fresques street art du projet « Habillons la ville ». Sur des surfaces de 2 m x 1,50 m, l’artiste originaire de Montreuil concevra les portraits de trois personnalités marquantes de l’histoire de Pontoise. Au cours de temps d’échanges avec les passants et spectateurs, il évoquera les étapes de sa création, son style, ses choix artistiques, sa recherche de lignes épurées et les centres d’intérêt inspirés de ses voyages en Amérique latine qui influencent aujourd’hui ses œuvres.