Au XIVe siècle, l'autonomie administrative de la commune de Pontoise est atténuée par un droit de regard du roi dans les affaires communales.
En effet, suite à un évènement qui nous est inconnu, la prévôté est retombée dans les mains du Roi. Le maire n'est plus qu'un simple fonctionnaire.
Le contrôle royal est alourdi par la création d’une nouvelle circonscription militaire appelée Châtellenie qui vient se superposer à la prévôté. Cette circonscription n’est que le morceau d’un ensemble plus vaste, le bailliage de Senlis, circonscription judiciaire dont dépend le bailliage secondaire de Pontoise, lequel regroupe une soixantaine de paroisses.
Les officiers royaux exercent un contrôle de plus en plus étroit sur les finances de la Ville. Toutefois, la municipalité garde la gestion de ses deniers, alors que de nombreuses villes sont obligées d’y renoncer et perdent ainsi leur indépendance politique.
De plus, le roi "favorise l’apparition à côté du maire et pairs patriciens qui dirigent la commune, d’un collège de jurés choisis parmi des citoyens d’origine plus modeste. Ce mouvement d’élargissement social limite, au profit du monarque, les ambitions et puissance des grands bourgeois." (in Pontoise 2000 ans d’histoire de Jean-Marcel CHAMPION, Jacques DUPAQUIER, imprimerie Pâris, 1973)
Ainsi le mouvement communal qui connaît une croissance continue au XIIIe siècle, commence à décliner au XIVe siècle. Les communes sont menacées à l’extérieur par le pouvoir royal qui, après s’en être servi pour affaiblir les féodaux, les réduit peu à peu à la sujétion. À l’intérieur, elles sont menacées par le petit peuple qui s’insurge contre les oligarchies bourgeoises, lesquelles ont confisqué l’administration et les ressources urbaines.
À l’époque charnière qui va du dernier siècle du Moyen-Âge à la fin de la Renaissance, sont jetées les fondations de l’Etat français moderne et centralisateur : le pouvoir royal, s’efforçant d’unifier par la soumission et la concentration de pouvoir, ne cesse d’empiéter sur les anciennes autonomies municipales.
À Pontoise, le maire a pris le titre de prévôt-maire (magistrat fiscal) et voyer (officier de police) pour le roi. La Commune est cependant maintenue, alors que les exemples de suppression complète abondent. Mais la Guerre de Cent ans et les ravages de la peste noire contribuent à briser l’essor de la ville.
Au XVe siècle, en raison de l’impossibilité de maintenir les communications entre les villes de Pontoise et Senlis, par suite de guerre, le lieutenant du bailli est installé à demeure à Pontoise où son tribunal rend la justice en première instance jusqu’à la Révolution.
Lieutenants Généraux du bailli de Senlis depuis 1563 jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, les de Monthiers habitaient place Belle-Croix, un superbe hôtel qui subsiste toujours.
Comptes des deniers communaux, 1346-1347
Archives Municipales de Pontoise, cote CC1
Ce document est le premier compte annuel de la collection. On peut supposer que les comptes étaient tenus régulièrement chaque année : l’argentier note au fur et à mesure qu’il les reçoit les échéances des sommes dues à la ville. Il fait de même pour les paiements effectués par la ville et délivrés sur lettre de quittance.
Le compte annuel est établi en vue d’un examen par les gens du roi et ce contrôle ira en augmentant.
Pièces justificatives de Pierre GOUJON, argentier, 1474-1477
Archives Municipales de Pontoise, cote CC4 (2)
Mémoires de dépenses, mandats de paiement, quittances pour des réparations, des fournitures, des gages, des voyages.