Gustave Loiseau est un peintre, qui par sa fidélité à la peinture de paysage, à la liberté de la touche et à l’attention portée aux changements de lumière, s’inscrit dans le postimpressionnisme.
Il vécut à Pontoise plus de trente ans célébrant à l'instar de Camille Pissarro, les multiples visages de la ville à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Sa technique de “touches croisées” donne à ses paysages une souplesse et une profondeur bien particulières.
Pontoisien d’adoption
Une maison de briques rouges au bord de l'Oise, agrémentée d'un toit en ardoises, de bardages de bois et de volets blancs cernés d'une bande de peinture rouge brique : c'est là que vécut, dans le quartier de l'Hermitage, Gustave Loiseau, artiste-peintre, entre 1905 et 1935, année de son décès.
Dans le jardin de sa résidence, le temps semble aujourd'hui suspendu, son atelier est toujours là. Un endroit stratégique pour cet artiste qui a toujours aimé peindre les bords de l'Oise. Né à Paris en 1865, Gustave Loiseau découvre Pontoise et ses environs quand ses parents, commerçants à Paris, décident de se retirer dans cette ville vers 1887 époque à laquelle un héritage lui permet de se consacrer pleinement à la peinture. A Montmartre, il fait la connaissance de Fernand Quignon, paysagiste, qui l'initie un temps à la peinture, avant qu’il ne décide en 1890 de rejoindre les peintres de Pont-Aven en particulier Maxime Maufra et Henry Moret. Il y fera brièvement la connaissance de Gauguin en 1894 avant que celui ne reparte pour Tahiti.
Gustave Loiseau peint de nombreux motifs de Pontoise et de sa région, et des villages qui entourent Nesles-la-Vallée où il possèdera dans les années 1890 une maison. On retrouve ainsi dans son œuvre des paysages d’Osny, Ennery, Éragny, Chaponval, Auvers-sur-Oise et Saint-Ouen-l'Aumône. Comme Camille Pissarro, il aime les effets de lumière produits par les changements de saison. Il réalise ainsi lors de l’hiver 1913-1914 des vues de l’Oise couverte de glace ou des champs blanchis par le givre matinal.
Un peintre de la galerie Durand-Ruel ami de Georges Manzana-Pissarro
Si Gustave Loiseau a regardé les impressionnistes et tout particulièrement Monet et Pissarro dont il subit clairement l'influence, il saura dégager de l’étude de ses aînés une écriture picturale personnelle : une manière originale de traduire la lumière en peignant à des heures inaccoutumées de la journée. Il a une façon de faire vibrer la matière par un fin réseau de touches en barrettes superposés et croisés, de rendre la transparence de l'air et du ciel, la fluidité de l'eau.
Il peint principalement des paysages de bords de rivières à Paris, Moret-sur-Loing, Rouen ainsi que dans l’Eure ou des bords de mer appréciant les côtes rocheuses de Bretagne et les falaises du Pays de Caux. En Normandie, ses séjours sont prolongés et nombreux tout au long de sa vie notamment à Saint-Cyr-du-Vaudreuil (Eure) ou encore à Étretat, Fécamp et Dieppe. Nuages, brumes, effets de neige ou de givres ont une place importante dans son œuvre qui est un hymne à la beauté de la nature. Reconnaissant tout talent, la galerie Durand-Ruel, célèbre pour être la galerie qui fit connaître les impressionnistes dans le monde entier, lui achète des œuvres à partir de 1897 et l’expose régulièrement à partir de 1898 aussi bien à Paris et qu’à New York lui assurant le confort matériel en même temps qu’une notoriété internationale.
En 1901, La Galerie Durand-Ruel lui consacre une première exposition personnelle avec catalogue en même temps qu’une exposition d’œuvre de Georges Manzana-Pissarro. Gustave Loiseau achète à cette occasion une peinture de Manzana. Ce sera le début d’une longue amitié entre les deux artistes.
Gustave Loiseau décède en 1935 à Paris, Quai d’Anjou dans l’Île Saint-Louis, le quartier de son adolescence. Il repose au cimetière de Pontoise.
Gustave Loiseau parlait peu de son travail, préférant poursuivre dans une certaine solitude ses « études » et ses voyages.
Ce peintre émérite disait de son travail :
“Je travaille dans mon petit coin, comme je peux, et m'essaye à traduire de mon mieux l'impression que je reçois de la nature... C'est mon instinct seul qui me guide et je suis fier de ne ressembler à personne...” .