Edma, l’autre Morisot

La famille Morisot compte un fils et trois filles dont Edma (1839-1921) et Berthe (1841-1895).  En 1857, pour offrir un cadeau à leur père, les sœurs Morisot sont initiées à la peinture par un obscure peintre académique. Si le professeur est atroce, Edma et Berthe se découvrent une passion pour cet art. Souhaitant peindre en plein-air, leur apprentissage est confié à Camille Corot, paysagiste très apprécié de son temps. Il les accueille à Ville-d’Avray. Edma se relève à cette époque, la plus talentueuse des deux sœurs. Elle conçoit des paysages bucoliques baignés d’une douce lumière enveloppante.

Durant l’été 1863, Camille Corot n’étant pas disponible, les sœurs Morisot vont peindre chez Achille Oudinot, dans le quartier du Chou à Pontoise. Alors que Berthe a une touche vive et impétueuse, Edma préfère représenter les bords de l’Oise dans une atmosphère calme et poétique.

Chacune a le bonheur d’avoir deux toiles peintes à Pontoise et sa région être sélectionnées au fameux Salon de peinture annuel de Paris, lieu incontournable pour se faire connaître. Désormais, pour se distinguer de sa sœur, Edma signe ses toiles Morizot avec un z.

De peintre à modèle

Alors que le succès commence, Edma prend une décision qui va stopper sa carrière. En 1869, elle se marie et décide de se consacrer exclusivement à sa vie de famille. Elle arrête toute création picturale. Cependant, elle garde le contact avec la vallée de l’Oise et la peinture en devenant le modèle de sa sœur. En effet, la belle-famille d’Edma possède une maison à Maurecourt, et Berthe vient régulièrement lui rendre visite pour la peindre elle ou ses filles. Ainsi, on retrouve Edma jouant à cache-cache avec sa fille ainée, attrapant des papillons ou profitant d’une belle journée en famille dans le jardin.

Edma Morisot est une artiste à redécouvrir. Le MAHPP, Musée d’Art et d’Histoire Pissarro-Pontoise souhaite se porter acquéreur d’une de ses œuvres qui sera bientôt prêtée au musée.